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Christophe Honoré, un Breton qui fait du cinéma à Paris.

Christophe Honoré a 50 ans et derrière lui une carrière bien éclectique. À la fois cinéaste (réalisateur et scénariste de très beaux films), auteur (pour la scène et la jeunesse), metteur en scène (au théâtre ou à l’opéra). Breton, né à Carhaix et étudiant à Rennes, il vit désormais à Paris.

Et cette nouvelle identité citadine fait entièrement partie de son cinéma. Il filme Paris comme un personnage des histoires qu’il nous raconte. De la Bastille, aux pars, aux ponts, aux cinémas du quartier Montparnasse (un breton reste un breton), on ne cesse de se promener dans Paris dans le cinéma d’Honoré.

Aujourd’hui, je t’ai choisi quatre films du cinéma d’Honoré et quatre scènes dans Paris. Bonne promenade, cher cerveau curieux.

Dans Paris, 2006 : un premier film pour comprendre l’univers.

Le pitch : Pour résumer ce film, il n’y a pas besoin d’aller chercher très loin. Dans Paris a un sous-titre qui veut tout dire : Prends la peine d’ignorer la tristesse des tiens… Voilà les bases sont posées. Pour aller un peu plus dans le détail, il y a Paul qui vient de rompre avec Anna et qui retourne chez son père pour reprendre le dessus. Chez son père, il y a Jonathan son petit frère insouciant et volage, et pour l’occasion, sa mère revient alors qu’elle a « refait sa vie » depuis quelques années.

Notre scène préférée dans Paris : Les vitrines du Bon Marché et le charme fou, teinté d’insolence, de Louis Garrel.

Pourquoi on recommande : Dans Paris répresente bien le cinéma doux, amer et mélancolique de Christophe Honoré. Comme souvent, il tourne autour de la famille et de ses dysfonctionnements. Et puis le duo Garrel/Duris en frères, ça marche très bien et ce n’est pas déplaisait à regarder.

Les chansons d’amour, 2007 : un film aux notes mélancoliques.

Le pitch : Il y a Ismaël et Julie. Et puis il y a Alice aussi. Ils forment un trio, un couple à trois. Jusqu’au jour où Julie meurt, à la sortie d’un concert. Commence alors un drame sur la famille, l’amour et l’absence. Et puis sur la reconstruction aussi, qui va trop vite, trop fort.

Notre scène préférée dans Paris : Il est difficile de choisir une scène tant ce film là bercer mon adolescence. Si on s’attache à Paris, exclusivement, je vais choisir la scène de la Bastille. Parce que Paris est au coeur de tout dedans.

Pourquoi on recommande ? Comme on te le disait plus tôt, Les chansons d’amour est un film que j’ai beaucoup, voire même une des oeuvres qui m’a donné envie d’écrire et de faire du cinéma. Drame mélancolique campé par des acteurs justes et forts (Louis Garrel, Grégoire Leprince-Ringuet, Clothilde Hesme, Ludivine Sagnier, Chiara Mastroianni…), je l’aime d’autant plus qu’il marque le début de la collaboration entre Honoré et Beaupain, qui signe toutes les chansons du film. Et voilà donc mes deux passions réunies : le drame et la chanson française.

La Belle Personne, 2008 : un film sur les affres de l’adolescence.

Le pitch : Réécriture moderne de « La Princesse de Clèves », La belle personne conte l’histoire de Junie, fraîchement débarquée dans un nouveau lycée à la mort de sa mère. La jeune fille attise les convoitises, et c’est Otto, le plus discret qui remporte ses faveurs… Mais un autre homme la charme et est charmé également, Jacques Nemours, le professeur d’italien.

Notre scène préférée dans Paris : ATTENTION SPOILER. La scène que j’ai choisi clot pratiquement le film et se déroule en partie dans le magnifique lycée Molière, dans le 16ème. Elle est portée par Grégoire Leprince-Ringuet et la chanson d’Alex Beaupain « Comme la pluie ». Ne regarde pas la vidéo si tu comptes voir le film (et si tu es sensible).

Pourquoi on recommande : On retrouve dans La belle personne des acteurs que j’adore (Louis Garrel, Grégoire Leprince-Ringuet, Clothilde Hesme) et cela compense avec la présence de Léa Seydoux, avec qui j’ai beaucoup de mal. Cette réécriture d’un classique nous offre une vision plus moderne de l’oeuvre de Madame de La Fayette. Pudique et dramatique, il est dans la lignée des films que je t’ai déjà présenté jusqu’ici.

Plaire, aimer et courir vite, 2018 : un film plein de vie et d’envie.

Le pitch : Arthur est étudiant à Rennes. Un soir, il y rencontre Jacques, qui lui vit à Paris et est écrivain. Ils se plaisent, se draguent au cinéma et finissent immanquablement par tomber amoureux et s’aimer. Mais (on est chez Honoré, nous l’oublions pas), un drame va venir entâcher ce si joli tableau.

Notre scène préférée dans Paris : Bon, là, je t’avoue que je sèche un peu et que les ressources disponibles sur YouTube me manquent. Alors, excuse-moi mais l’extrait qui suit ne se passe pas à Paris. Je l’ai choisi parce qu’il me rappelle de bons souvenirs des premières séances au Ciné TNB pendant mes premières années de fac.

Pourquoi on recommande : Égoïstement, je te le recommande parce qu’on y voit Paris, mais aussi qu’on y voit Rennes, le parc du Thabor, la rue de Saint-Malo et d’autres que j’ai aimé pendant mes cinq ans dans la capitale bretonne. Et puis, Plaire, aimer et courir marque le début d’une collaboration prometteuse entre Honoré et Lacoste, et ça, ça me plaît beaucoup. Je peux aussi ajouter que le trio que Vincent Lacoste forme avec Deladonchamps et Podalydès m’a beaucoup aimé et que le propos du film dans sa globalité me touche. Convaincu.e ?

Tu l’auras compris : j’aime Paris, j’aime les films d’Honoré et j’aime dans son cinéma sa façon de filmer la ville, comme terrain de jeu aux amours et aux doutes de ses personnages.

J’espère que ça t’a plu et donné envie de t’intéresser à son travail. Si tu veux poursuivre, je te recommande le visionnage de « Chambre 212 » (y a même Paris dedans) ou encore la lecture « Ton père« .

Si tu veux d’autres recommandations de type « vidéo », c’est par ici.