Bibliothèque 2022

Comme je le répète souvent, je ne suis pas une grande lectrice. J’ai du mal à me plonger dans un bouquin le soir après une journée de boulot. Et pourtant, j’ai réussi à me laisser à quelques histoires cette année. Romans, BD, je te partage mes coups de coeur de l’année aujourd’hui.

 

Dans ma bibliothèque,

en 2022, côté roman :

« Il est juste que les forts soient frappés »

de Thibault Bérard.

Thibault Bérard est éditeur, mais aussi auteur (il sort bientôt son premier roman jeunesse). « Il est juste que les forts soient frappés » est son premier roman adulte, paru aux Éditions de l’Observatoire en 2020. En plus d’avoir une couverture sublime, l’histoire qui nous ait conté est magnifique.

Le pitch ? Lorsque Sarah rencontre Théo, c’est un choc amoureux. Elle, l’écorchée vive, la punkette qui ne s’autorisait ni le romantisme ni la légèreté, se plaisant à prédire que la Faucheuse la rappellerait avant ses 40 ans, va se laisser convaincre de son droit au bonheur par ce fou de Capra et de Fellini. Dans le tintamarre joyeux de leur jeunesse, de leurs amis et de leurs passions naît Simon. Puis, Sarah tombe enceinte d’une petite fille. Mais très vite, comme si leur bonheur avait provoqué la colère de l’univers, à l’euphorie de cette grossesse se substituent la peur et l’incertitude tandis que les médecins détectent à Sarah un cancer qui progresse à une vitesse alarmante. Chaque minute compte pour la sauver. Le couple se lance alors à corps perdu dans un long combat, refusant de sombrer dans le désespoir.

Pourquoi il rentre dans le palmarès de mes livres préférés de tous les temps ? Une écriture fine et percutante, où l’auteur se met dans la peau de celle qui l’a aimé. Auto-fiction sublime, « Il est juste que les plus forts soient frappés » est à mettre entre toutes les mains. Certes, c’est un roman dur mais il est aussi tellement vivant.

Une citation : Voyez ça comme ce que c’est, une histoire. Ce n’est pas parce qu’elle est vraie et dure par moments, ni même parce qu’elle finirait mal, que ce n’en est pas une; toutes les vies sont des aventures extraordinaires, pour qui peut les voir dépliées devant soi.

À compléter par : « Les enfants véritables » du même auteur qui offre une suite à la hauteur du premier opus.

 

« Les nuits bleues »

d’Anne-Fleur Multon.

Anne-Fleur Multon commence à écrire pour les adolescent•e•s notamment avec Samantha Bailly. Elle se fait connaître et reconnaître avec « Allô sorcières », sa série de roman. « Les nuits bleues » est son premier roman pour adultes. Et elle signe une pièce-maîtresse !

Le pitch ? Dans les rues d’un Paris déserté, la narratrice avance la peur au ventre et la joie au cœur : c’est chez Sara qu’elle se rend, pour la toute première fois. Les premières fois, les deux amantes les comptent et les chérissent, depuis leur rencontre, les messages échangés comme autant de promesses poétiques, le désir contenu, jusqu’à l’apothéose du premier baiser, des premières caresses, de la première étreinte. Leur histoire est une évidence. Débute une romance ardente et délicate, dont les héroïnes sont également les témoins subjuguées. La découverte de l’autre, de son corps, de ses affects, l’éblouissement sensuel et la douce ivresse des moments partagés seront l’occasion d’apprendre à se connaître un peu mieux soi-même. Anne-Fleur Multon redonne ses lettres de noblesse et d’humanité au roman d’amour et nous entraîne dans les dédales d’une passion résolument joyeuse, souvent charnelle et parfois mélancolique, mais toujours étourdissante.

Pourquoi il rentre dans le palmarès de mes livres préférés de tous les temps ? Histoire d’amour au temps du confinement, roman qui se lit à toute vitesse tant on s’attache à ces deux femmes, romance qui donne envie de tomber amoureux•se et d’écrire sur tous ces chamboulements extrêmes.

Une citation : Derrière les fenêtres, le monde ne cesse de disparaître. Alors quand on va se coucher on en invente un dont on est les héroïnes, où le vent est fort, où les odeurs de marées s’accrochent à nos cheveux, un monde nomade où on peut voyager, et se manquer.

À compléter par : « Ça raconte Sarah » de Pauline Delabroy-Allard.

 

J’ai aussi aimé :

« Des jours que je n’ai pas oubliés » de Santiago Amigorena,

« Chambre 128 » de Cathy Bonidan,

« Les séparées » de Kéthévane Davrichewy.

 

Dans ma bibliothèque,

en 2022, côté BD :

 

« Coming In »

d’Elodie Font et Carole Maurel.

Elodie Font est journaliste et autrice. Elle se fait connaître avec le podcast qu’elle réalisé sur Arte Radio, « Coming In ». Carole Maurel est bédéiste. Elle s’associe à notamment à Navie (l’incroyable Navie) et Ingrid Chabbert pour de belles BD comme Collaboration Horizontale ou Écumes.

Le pitch ? Le récit bouleversant et drôle de l’acceptation de son homosexualité par une jeune fille, de ses 15 ans à ses 30 ans, sous la forme d’un roman graphique poétique et sensible. « Quand on évoque l’homosexualité, on pense souvent au « coming out », ce moment où l’on s’ouvre à nos proches de notre différence. Dans mon cas, le plus difficile a été de me le dire à moi-même, de faire le deuil de tout ce que j’avais projeté, de faire le deuil de mon hétérosexualité. D’oser, enfin, être celle que j’étais depuis toujours. De faire mon « coming in ».» «Coming in» raconte une quête d’identité impérieuse, vitale : le déni de soi d’abord, la souffrance infinie qui en découle, jusqu’à la libération et la jouissance d’être soi-même, quand le moi social et le moi intime s’alignent, enfin.

Pourquoi cette BD est une de mes favorites de tous les temps ? J’adore le dessin de Carole Maurel et sa sensibilité. J’adore l’histoire et la façon de la raconter d’Elodie Font. Cette BD, je l’attendais. Après le podcast du même nom, j’avais envie que ces maux, ces mots, soient partagés au plus grand nombre possible.

Coming In - BD 2022

« Adieu triste amour »

de Mirion Malle.

Mirion Malle est autrice et dessinatrice de bande-dessinée. Elle s’est fait connaître avec son blog Commando Culotte où elle expose sa vision féministe du quotidien, dont elle tire un livre. Elle participe aussi à Cher corps de Léa Bordier.

Le pitch ? Après C’est comme ça que je disparais, Mirion Malle poursuit sa réflexion et revient en couleurs, en beauté et en sororité. Adieu triste amour est une BD tout aussi forte et sensible qui vient prolonger le propos de C’est comme ça que je disparais en abordant la question de la guérison.

Pourquoi il rentre mon top BD de ces dernières années ? Même si le graphisme n’est pas celui que je préfère, j’ai aimé cette BD aux thématiques qui me touchent à savoir la sororité, le retour à soi, l’amitié et les relations toxiques. Loin d’être un pamphlet, cette BD est une jolie introduction à l’univers de Mirion Malle.

 

J’ai aussi aimé :

« Suzette ou le grand amour » de Fabien Toulmé,

« Entre les lignes » de Dominique Mermoux,

« Quelqu’un à qui parler » de Gregory Panaccione et Cyril Massarotto,

« George Sand, fille du siècle » de Séverine Vial et Kim Consigny.

 

Pour plonger dans ma bibliothèque,

c’est par ici.

Vous pourriez aussi aimer...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *