Mes livres préférés de 2021.

« À la ligne – Feuillets d’usine » de Joseph Ponthus.

Le résumé : À la ligne est le premier roman de Joseph Ponthus. C’est l’histoire d’un ouvrier intérimaire qui embauche dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons. Jour après jour, il inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c’est qu’il a eu une autre vie. Il connaît les auteurs latins, il a vibré avec Dumas, il sait les poèmes d’Apollinaire et les chansons de Trenet. C’est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène. Et, en allant à la ligne, on trouvera dans les blancs du texte la femme aimée, le bonheur dominical, le chien Pok Pok, l’odeur de la mer. Par la magie d’une écriture tour à tour distanciée, coléreuse, drôle, fraternelle, la vie ouvrière devient une odyssée où Ulysse combat des carcasses de bœufs et des tonnes de bulots comme autant de cyclopes.

Pourquoi j’ai aimé ? Je ne suis pas une grande lectrice… Enfin, je ne le suis plus. Avec « À la ligne », j’ai compris pourquoi j’aimais lire. Ce livre est un chef-d’oeuvre. Je ne dirai pas qu’il est facile d’accès. La langue est difficile, le style aussi. Aussi difficile parfois que l’histoire que raconte l’auteur. Il est compliqué pour moi de décrire l’émotion face à ce livre. Peut-être parce que je l’ai lu peu de temps après la disparition de son auteur, peut-être parce que je connais les usines dont il parle, peut-être parce que politiquement cela me touche énormément… Quoiqu’il en soit, lisez-le…

 

Une citation ?

Le matin
Entre mes deux nuits
Je suis là sans y être
Comme si
J’étais en transition
La vraie vie sera à la débauche
Je veux croire que l’usine
J’y suis en transition
En attendant de trouver mieux
Même si ça fait un an et demi quand même que je ne trouve pas
Je veux croire
Que je suis là sans y être

 

« Le plongeon » de Séverine Vidal et Victor Lorenzo Pinel.

Le résumé : En fermant une dernière fois les volets de sa maison, Yvonne, 80 ans, abandonne 40 ans de vie pour intégrer un EHPAD. Le changement est rude pour cette femme indépendante, d’autant qu’elle a encore toute sa tête. Elle a du mal à s’acclimater à cette nouvelle vie, qui la rapproche douloureusement de la mort. Prise dans le tourbillon inéluctable de la vie, l’octogénaire décide de s’offrir une dernière parenthèse enchantée.

Pourquoi j’ai aimé ? J’aime la douceur qui se dégage des oeuvres de ses deux auteurs (je recommande également la lecture de « La maison de la plage »), j’aime cette histoire où les corps ridés se laissent aller à la folie de l’insouciance…

 

Une citation ?

– Bon, les vieux, avant de rentrer, vous voulez faire quoi ?

– Euh… Je voudrais retomber en enfance, me cacher et crier que je suis là , quand tu passerais près de ma planque. »

 

« Le journal de Suzanne » d’Hélène de Monferrand.

Le résumé : Du jour où elle se sait condamnée, Suzanne décide de tenir son journal et de rédiger ses souvenirs: pour Héloïse, la femme qu’elle a probablement le plus aimée, et pour elle-même. Avec une rare lucidité et sans complaisance, elle déroule le film d’une existence pendant laquelle elle a connu le désespoir, frôlé la mort, mais aussi donné et reçu beaucoup d’amour, passionnément aimé la vie et les plaisirs des sens.

Pourquoi j’ai aimé ? Il y a longtemps maintenant, j’ai voulu lire « Les amies d’Héloïse ». J’ai vite abandonné… Ce n’était pas le bon moment. J’ai rendu le livre à sa propriétaire. Mais je n’ai jamais cessé de penser à ce personnage… Suzanne. J’avais envie de la retrouver. Alors dès que je rentrais dans une librairie, je cherchais ce journal. Je ne l’ai jamais trouvé. J’ai fini par le commander et je l’ai dévoré. Mêlant petite et grande histoire, ce « journal intime » retrace le parcours d’une femme brillante, libre et amoureuse.

 

Une citation ?

On ne peut quand même pas souhaiter à la femme qu’on aime un désespoir absolu, parce que je suis passée par là, moi aussi.

Je sais qu’on survit, je sais même qu’on retrouve le bonheur.

 

 

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